samedi 29 septembre 2012

Dans ma bulle

Il y a des choses que je ne veux pas entendre. Et si ça ne marchait pas? Et si... et si...? Ces doutes sont sources d'angoisse pour moi. Bien sûr, je pense à toutes ces possibilités, mais cela me met mal à l'aise et crée une angoisse qui me prend aux tripes. Fabien ne veut pas en entendre parler. Moi non plus. Je dois renforcer ma carapace, revenir dans ma bulle, laisser venir les choses, faire confiance en la vie, en notre destin. Il faut y croire. Oui, j'ai envie d'y croire et de sourire en direction de l'est. Quel que soit le temps que ça prendra. 

vendredi 28 septembre 2012

Stressée, moi?

Enveloppe scotchée plus que nécessaire, pouvant pourtant supporter jusqu'à quatre kilos de contenus. Voiture garée, créneau parfait. Dossiers bloqués tout contre moi, des fois que je sois la victime d'un vol à l'arrachée! J'entre, un peu tremblante, très émue et à fleur de peau dans La Poste. Pas n'importe laquelle, celle de la grande ville de mon département, Agen. Enfin... grande ville, tout est relatif, faut pas pousser ! 
Bref. J'entre. 
Guichet Colis, Envoi et Réception. Trois personnes devant moi. Un homme qui raconte sa vie à la guichetière qui ne sait plus bien comment s'en dépatouiller. Une autre qui veut juste refiler un courrier vite fait, bien fait. Une autre encore qui a un énoooooorme colis à envoyer. Mon tour arrive, le colis toujours bien contre moi.
- Bonjour. Je voudrais envoyer ce courrier en lettre suivie.
- Oh la la, plutôt en Colissimo parce que là, ça me semble assez lourd.
- D'accord, si vous voulez, peu importe (là, je suis très enjouée). C'est parfait!
- Suivez-moi. Voilà, je prends votre colis, on le met sur la machine et après, il faut remplir vos données de manière informatique.
- ????
- L'expéditeur, c'est vous?
- Heu... Jusqu'à preuve du contraire, oui !
- Donc vous remplissez vos coordonnées postales. Ensuite, il vous faudra aller dans l'onglet Destinataire et faire de même.
- Ah. OK.
- Si vous n'y arrivez pas, je suis là.
- Bon. Très bien...

Je rentre donc, docilement, notre nom et nos prénoms.
Maintenant, l'adresse. J'appuie. Rien. Je retente. Toujours rien. Que ça m'énerve ! Allez, quand même, je ne suis pas neuneu, ça doit bien fonctionner ce truc... Non, rien, toujours rien, rien de rien.
Là, c'est ce qu'on appelle communément un pétage de plomb. J'ai juste envie de mettre un grand coup de pied dans cette machine infernale mais je me contiens car je suis quand même bien élevée. Voilà que je peste toute seule, dans mon coin, face à cette machine totalement indisciplinée et moche qui plus est :
- Non mais c'est complètement nul ce truc. Moi, je veux juste que la guichetière prenne mon colis, le pèse, et hop hop, ça part. Comme d'habitude, quoi! C'est quand même pas compliqué!
Une dame me sourit, je crois que je lui inspire de la pitié. Mais je suis dans ma bulle :
- Et en plus, c'est du n'importe quoi. Je me tape un quart d'heure d'attente pour qu'elle s'occupe de moi et elle me dirige vers une machine. Mais y'a quand même un truc qui m'échappe : elle ne tient pas à son poste, elle? Je fais l'effort de poireauter pour qu'elle bosse quand même! Faudrait lui dire, histoire qu'elle soit au courant. Et puis, et puis, "Si vous n'y arrivez pas, je suis là". Pppffff... Comme ça me saoûle, c'est pas possible...
Je me tourne vers la dame, toujours à côté :
- Vous pouvez pas savoir!
Là, la dame rigole franchement. Et intervient.
- En fait, faut le savoir. Moi, j'étais comme vous la première fois. Faut d'abord aller dans Ville pour la valider et après seulement vous pourrez rentrer votre adresse. 
- Bah oui, forcément. Logique : faut répondre à la dernière requête avant de revenir à la deuxième. Logique. J'adore! En tout cas, merci beaucoup, madame. Bon, allez, je vais y arriver. Allez, ma ptite Elise, tu vas y arriver, tu n'es pas neuneu !

Bref. Je remplis tout mon blabla. J'insère ma carte bleue, fais le code. Hop, hop, hop. Oooooh, trois feuilles, c'est mignon! Comme c'est sympa. Bon, faut faire quoi maintenant? Ah oui, coller l'étiquette autocollante sur l'enveloppe, pile poil où j'avais écrit, d'une belle écriture bien lisible, l'adresse du destinataire. Là, j'ai la haine. J'entends à nouveau Fabien me dire : "Tu écris bien gros, hein? Et lisible! Faut que ce soit lisible, surtout!" Ouais, ouais, lisible... Ben là, c'est nul, c'est moche, c'est écrit en tout petit. Le courrier va se perdre, ils vont jamais le retrouver parmi tous les autres courriers... C'est la fin du monde.

Bon, je me dirige quand même vers une autre guichetière et lui confie le petit colis. Un client, à côté, lance : "Oh, un colis, pour moi! C'est gentil!" Ah, ah, ah, ah. Très drôle. Toi, tu touches à mon paquet, je sors les crocs. Mais en fait, je souris. Mais je n'en pense pas moins.

J'avais mal au ventre avant de faire le déplacement, d'horribles crampes. Maintenant, j'ai le souffle coupé. Je sors de là, en ayant pris le temps de  remercier la jeune fille avant. J'appelle Fabien, la gorge nouée: "Allô? C'est partiiiiiiiii... Je suis pas biiiiiennnnnnn!!!!"


Ce soir, 22 heures :
- Oh mon Dieu! Oh la la, mais c'est pas possible, j'ai pas pu faire ça! Chéri, je me suis trompée dans l'adresse!
- Quoi?
- Ben oui, j'ai confondu le destinataire et l'expéditeur! 
Je cours vers mon sac à bordel main. 
- Oh la la, mais c'est pas possible. Il est où ce papiiiiiiier?! ... Ah, c'est bon, il est là... Et voilà, c'est ça, je me suis plantée! J'ai mis que c'était nous les destinataires : mais quelle gueuse ! Quelle gueuse, je te jure !
Fabien me prend le bout de papier, très calme :
- Ben c'est pas grave, il va nous être adressé, c'est tout.
- Nan, mais c'est pas possible, je te jure... C'est l'autre aussi, à La Poste, elle me dirige vers une machine. Tu crois pas que c'était plus simple de...
- ... Mais non, c'est bon ! Regarde : dans la partie Expéditeur, c'est nous. Je m'disais bien aussi que tu ne pouvais pas confondre expéditeur et destinataire. Te connaissant, t'as bien dû vérifier cinquante fois que toutes les données étaient bien renseignées.
- Non, même pas... Vas-y, fais voir!

Ouf!

jeudi 27 septembre 2012

Je m'appelle Baloo!

Ce soir, je m'appelle Baloo ! Oui oui, Baloo... Le personnage que j'aimais tant enfant. Ce soir, il y a un peu de cette peluche en moi. Peut-être que je deviens totalement neuneu, tant le stress était à son comble ces derniers jours... Ou alors je perds la raison (ce qui revient un peu au même). Ou bien j'ai un dédoublement de personnalité, allez savoir.
Toujours est-il que si je n'étais pas si lessivée, je danserais bien. Mais croyez-moi, mon coeur balance, au moins aussi joliment que le postérieur du gentil ours.
On ne devrait jamais oublier les paroles de ce vieux sage si tendre. "Il en faut peu pour être heureux!"... Vraiment très très très peu, ça, oui !



mardi 25 septembre 2012

Bonnes nouvelles

Ce matin, ma première pensée au réveil a été pour Anne et sa petite famille. Une pensée pleine de tendresse pour cette nouvelle vraie vie à quatre qui commence. Petite poupée de Russie tant attendue, tant espérée... Ce bonheur partagé au bout du clavier m'émeut au plus haut point. Le coeur qui se serre, les larmes qui montent aux yeux, j'ai imaginé ces dernières minutes et l'étage qui séparait Anne, son mari et son fils de leur petite fille et soeur. J'ai repensé à ses mots me décrivant l'orphelinat, aux photos de cette petite princesse, du grand frère au regard doux et tendre et à ce mois passé tout là-bas, dans le froid et la boue de Perm.

A Estillac (beaucoup moins exotique que Perm, vous en conviendrez!), un couple d'amis a son agrément en poche pour un petit deuxième et espère trouver le chemin plus sereinement que pour le premier.

Encore dans le département, un petit enfant a trouvé ses parents tout récemment...

 
De Villeneuve-sur-Lot, un texto arrive m'annonçant fièrement la trouvaille du siècle : l'enveloppe à soufflet pour faire partir notre dossier !

De Castres, une petite voix me demande : "Comment vas-tu?"

Bref, cette journée est savoureuse. J'aime quand les bonnes nouvelles affluent. Je me sens bien. 


samedi 22 septembre 2012

Etape validée

Et voilà, c'est fait, l'étape mairie a été franchie avec succès. Il aura fallu 1h15 pour tout faire légaliser et/ou certifier conforme. L'agent de mairie qui s'est occupée de nous s'est montrée très compétente et vraiment à notre disposition pour nous faciliter la vie. Cela change de l'autre grognasse fonctionnaire qui nous avait pourri la vie il y a un an.
Quel soulagement ! Quel bonheur ! Après une semaine à ne rêver que de ce dossier, à penser jour et nuit aux signatures, nous nous sentons libres. 
Yes!



vendredi 21 septembre 2012

Ailleurs

Au Viêt Nam, il est 17h28. L'horloge de mon coeur est réglée à 17h28 et je suis à Hanoï. Chaque minute qui passe est un pas de plus vers un trésor du pays du dragon.

lundi 17 septembre 2012

La mairie, c'est rock n'roll

Prendre rendez-vous dans une mairie pour faire certifier conforme des documents et autres signatures est quand même sacrément éprouvant. Allez, n'étant pas encore prêts, on se déplace samedi matin pour annoncer la couleur notre venue pour le samedi suivant, avec une tonne de documents. Je m'assieds gentiment dans la salle d'attente du guichet C et qui vois-je? L'agent de mairie qui nous avait mal légalisé les documents pour le dossier d'adoption pour le Mali. Rien que de l'apercevoir, l'envie de l'étrangler me prend... Du calme, Elise, du calme.
Allez, je me lance, avec mon sourire des bons jours : 
- Bonjour Madame ! Je viens vous voir car mon mari et moi avons des documents à faire légaliser et certifier conforme. Il va y en avoir pour un bout de temps... Prendre rendez-vous serait la meilleure solution je pense. Est-ce possible?
- Attendez, je vais voir... Parce que vous comprenez, le samedi, il y a du monde, c'est pas évident. Et il y a les passeports aussi. Et... Vous ne pouvez pas venir en semaine?
- Non, on travaille. 
- Et vous finissez à quelle heure?
- Le soir, nous pouvons venir à partir de 18h30.
- Ah oui, ça, c'est trop tard pour nous... (du calme...)
- Vous ne pouvez pas venir séparément?
- C'est-à-dire que nous adoptons en couple, nous comptons donc venir en couple. Et il faut la même date sur les mêmes documents (ça, je n'en sais rien mais faut qu'elle se bouge, tout est bon!)
- Ah, d'accord... Bon, écoutez, je vais noter votre numéro de téléphone et voir avec ma supérieure parce que vous vous rendez compte, je ne peux pas prendre cette décision seule (ben oui).
- Oui, oui, je vois.

Aujourd'hui... Coup de fil de la mairie de Villeneuve-sur-Lot. Ô miracle, on ne nous a pas oubliés! 
- Bonjour. J'ai bien eu votre message, il n'y a pas de problème pour les légalisations de signatures. Samedi à 9 heures, cela vous convient?
- C'est parfait ! Merci beaucoup. Nous aurons également des documents à faire certifier conforme.
- Oui, on fait des "Vu l'original" certifiés conformes.
- Super, très bien. A samedi! 

Réflexion faite... Sa fameuse mention "Vu l'original" ne conviendra pas. 
Hop, j'imprime le texte stipulant l'obligation d'émettre ce tampon sur les documents destinés à l'international. Fabien prépare le document pour le Mali certifié conforme par leurs soins, prouvant que ces agents de mairie PEUVENT le faire. 
On ne nous y prendra pas une seconde fois!
On va y arriver?!


mardi 11 septembre 2012

Huit ans d'amour

Et voilà, on y est. Huit ans que l'on est ensemble. Huit ans que l'on s'aime.

11 septembre 2004. J'ai 21 ans, je suis une étudiante un peu paumée, un peu fauchée aussi et surtout habitée de mille rêves.  Entre Toulouse et Agen, notre histoire commence. Après les mises au point du début, notre couple s'est solidifié. Aujourd'hui, après bien des événements, évolutions, épreuves et d'autres moments savoureux, on continue notre chemin. Ensemble. Main dans la main. Pas tout le temps collés certes mais soudés, résolument unis. 
Quand on voit le nombre de divorces autour de nous, on se dit : "Pourvu que ça dure pour nous!" Mais nous, on est plus forts hein?! Et le fameux cap, difficile paraît-il, des sept ans se trouve désormais derrière nous. Alors tout va bien.
Aussi, il faut dire que je suis une fille très facile à vivre, toujours avenante, diplomate (Aimable et son orchestre, vous connaissez?! C'est moi!), d'humeur égale qu'il vente, pleuve ou qu'il fasse un cagnard à crever, toujours zen, d'un calme olympien en toute circonstance... Bref, la fille parfaite! Il en a de la chance, mon mari, n'est-ce-pas?! (Ben quoi?!!!)

Huit ans d'amour, c'est sûr et certain, de patience et de dialogue. Des montagnes, on devra sans doute en gravir d'autres encore parce que c'est le jeu de la vie. Mais le meilleur reste à venir.






lundi 10 septembre 2012

Un bon dimanche

Dimanche, déjeuner avec des amis et leurs enfants respectifs.

Lilou saute sur le canapé. Muriel, sa maman, un peu gênée: 
- Elle a le droit de sauter sur le canapé?
- Ben heu... oui, bien sûr. Un enfant, ça se dépense non?!
Evidemment, il y a des limites à tout mais un peu de souplesse, que diable !

Lino voit Lilou monter à l'étage. Lui est trop petit pour monter tout seul... Tout sourire, il lui fait coucou d'en bas. Une bien jolie princesse et un petit prince polisson... Adorables!

Je prends des photos des enfants, assis côte à côte.
Lino et Lilou : - Fais voir?!

Lilou, avec ses nouveaux bijoux tout roses : 
- Regarde comme je suis trop belle!

Philippe, qui demande à Lilou, polyglotte en herbe, si elle est une "girl" ou un "boy". Réponse :
- Je sais pas... Je suis une princesse !

Plus tard, dans la soirée, nous allumons la télévision. Mes tympans explosent tant le son est fort et je ne parviens pas à le baisser... Cherchons à la source... Tiens, tiens... C'est vrai que Lino était par là-bas tout à l'heure. Petit Lino, toi tu sais mettre l'ambiance ! Nous n'avons pu nous empêcher de rire de bon coeur en pensant à cette belle journée.


vendredi 7 septembre 2012

Les voyeurs et l'adoption

Je reviens d'un forum dédié à l'adoption. Tiens, un nouveau message dans la rubrique "Journalistes - Etudiants"... 
"Journaliste, je suis à la recherche de familles ayant un ou plusieurs enfants adoptés. Il s'agira de suivre 4 jours (pas forcément consécutifs) des familles avec un ou plusieurs enfants adoptés, de découvrir leurs joies, leurs difficultés, leurs étapes actuelles. 
Voici les profils de familles que nous recherchons:
- Vous venez d'adopter un enfant et il doit s'adapter à vous et à vos autres enfants.
- Vous avez adopté un enfant et vous rencontrez des difficultés avec lui en ce moment.
- Vous avez adopté un enfant et vous souhaitez témoigner de votre quotidien.
Bien cordialement,
Xxxx"

Lecture entre les lignes
La première famille ne doit pas avoir cherché à s'adapter à son enfant mais attendre que celui-ci veuille bien s'adapter. Sinon, que se passe-t-il ? A la limite, on s'en fout, on veut juste qu'il y ait des clashes. 
La deuxième famille, évidemment, rencontre des difficultés car un enfant adopté, bon courage... un futur délinquant, ça promet ! 
La troisième famille est une famille atypique, son quotidien ne se résume pas à lever, crèche ou école, cantine, jeux, chants, goûters, bains et dîners en famille. Non, cette famille est tout autre... Elle doit avoir un truc chelou (oui, ça c'est mon langage d'ado vivant dans le 7-8 qui ressurgit), un peu comme un troisième oeil au milieu du front. Bref, il faut que vous voyez ça, chers téléspectateurs ! Un vrai spectacle. Ce soir-là, on vous offrira des bêtes de cirque à admirer en direct de votre canapé.

Parfois, j'ai honte de ceux qui font partie de ma famille professionnelle. J'ai surtout mal pour eux. Heureusement, je ne les connais pas ces "pseudo-journalistes-voyeurs-avant-tout". Les copains journalistes respectent une certaine déontologie et le code du journaliste qui se doit d'apporter de l'information, de l'investigation, des analyses, etc. Ma profession n'est pas totalement morte (de honte). Heureusement.

Les mots bleus

Tous les soirs, j'écris. Je couche des mots sur le papier. Des mots d'une future maman à son enfant tout là-bas. Depuis la fin du mois de juillet. Depuis que je suis passée à Gourdon, dans le Lot. Depuis cette nuit où je n'ai pas trouvé le sommeil au Mont-Dore, la faute à une literie dure comme une planche de bois et à mon esprit qui vagabondait, dans un ailleurs improbable et surréaliste. 
Mon enfant est si loin et en même temps si proche que je sens presque l'odeur de sa peau, sa chaleur... Parfois, dans ce cahier bleu Clairfontaine, il y a des ratures, des mots oubliés, des erreurs de syntaxe car le stylo ne parvient pas à suivre le rythme effréné des idées qui s'emmêlent et s'ajoutent les unes aux autres... Il y a une écriture tantôt hésitante, tantôt émue, tantôt décidée et directe. A vrai dire, peu importe car c'est un témoignage, le mien. Et avant tout, dans ce cahier grand format tout simple, sans fioriture, il y a de l'émotion.

A côté, il y a un futur papa qui relis de temps en temps, qui complète avec quelques dessins, quelques paragraphes de-ci de-là. Il y a un homme qui commence à taper mes écrits à l'ordinateur pour en faire un joli livre. Notre livre. Le livre de notre histoire à tous les trois, enrichie de personnes qui font déjà partie de notre futur roman familial. 
Il y a bien des épisodes manquants, bien sûr. Il y manque l'histoire de notre enfant, sa vie à l'orphelinat, ses nounous, les odeurs qui font partie de son quotidien, les sons, les bribes de vie d'enfants petits et grands qui vivent ensemble... Il y manque toute un pan de sa vie. Il reste tant à écrire.

jeudi 6 septembre 2012

Chocolate addict

- Chéri, c'est une catastrophe...
- Quoi? Que se passe-t-il?
- Il ne reste qu'un morceau de chocolat... Le dernier... C'est terrible, tu te rends compte?
- Ah oui, c'est sûr, c'est VI-TAL, je comprends bien... 
- Non, tu comprends pas ! (le regard tueur) Comment je vais faire moi sans ma barre de chocolat noire quotidienne?

Soit j'arrête ma drogue quelques jours durant, soit je file pendant ma pause déjeuner dans un hypermarché pour acheter des kilos de chocolat. J'opte pour la dernière solution, qui me permettra de trouver une sérénité essentielle.

mardi 4 septembre 2012

"Retourne en PMA!"

Voilà, ce matin, mon Smartphone a vibré. Un mail reçu. Un commentaire sur mon blog. Je le lis, je commence à m'énerver toute seule dans mon bureau. La dernière phrase - "Un conseil : retourne en PMA" - reste en moi comme la lame d'un couteau. Des mots aussi, ça peut faire mal.

Voici le commentaire déposé par un cher ou une chère anonyme : 
Je ne veux pas pourrir ton blog de pessimisme mais tu parles un peu beaucoup trop dans un futur proche. Sais tu qu'il y a des années d'attente jusqu'au coup de fil et que même apres ce coup de fil, encore des années avant d'aller chercher l'enfant? Ton enfant adoptif n'est sûrement pas encore né, voire les parents de cet enfant ne se sont toujours pas rencontrés !
Bref tu as fait ton deuil d'enfant bio beaucoup trop vite et ne compter que sur l'adoption pour un enfant c'est pas une valeur sûre. Un conseil: retourne en PMA!

Comme j'ai cru mal lire, j'ai relu ce commentaire. 
Répondre, ne pas répondre, le publier ou non? Le publier dans l'article pour lequel il a été laissé, non, pas question, car ça n'a rien à voir. Convenons que la chanson "Un autre nom" n'est pas adéquat pour ce genre de remarque.
Enfin, que les choses soient claires. Rien n'est jamais acquis, que ce soit dans l'adoption ou bien d'autres domaines de la vie. Ceci dit, j'ai juste envie de croire en mon destin, en notre destin, à mon mari et moi-même. J'ai envie de penser que tout est possible. Je sais que le chemin est long et souvent parsemé d'embûches, je le sais bien, comme la plupart des adoptants ! Ne nous voilons pas la face. Mais voilà, nous sommes optimistes et avons envie d'y croire, de penser qu'une étoile se situe au-dessus de nos têtes. 
Pour "le deuil de l'enfant bio", je n'ai jamais prétendu savoir de quoi il s'agissait. Je pense l'avoir fait mais comment savoir? Qu'est ce-que faire le deuil de cet enfant du ventre? C'est peut-être lorsqu'on ne le souhaite plus ou ne l'espère plus. C'est mon cas. Trop vite? Mais qui peut dire que l'on fait son deuil "trop" vite ou "pas assez"? Qui sommes-nous pour juger un couple aussi rapidement, sans connaître leur passé, leur histoire, leur cheminement qui leur est propre? 
"Retourne en PMA!" Mais qui êtes-vous pour me donner ce conseil? La PMA, c'est une valeur sûre? Et depuis quand ? Parce que dans ce cas, il faudrait oser annoncer la bonne nouvelle à tous ceux pour qui IAC et FIV n'ont pas fonctionné et ne donneront peut-être jamais rien, à tous les couples qui ont vécu la PMA comme un enfer sur terre, à tous ceux à qui le corps a dit "Stop" et tous ceux qui viennent de recevoir un résultat négatif après un traitement psychologiquement et physiquement éprouvant. 
Me concernant, je ne peux plus lire ou entendre ce genre de propos. Car ma maternité à moi est ailleurs. L'enfant que j'attends, ce n'est plus celui du ventre, mais bien "mon enfant d'ailleurs". Les piqûres, les rendez-vous médicaux, les hyperstimulations, les douleurs, les urgences, le stress de la PMA, c'est fini, c'est derrière nous. Point. Nous n'avons pas à justifier nos choix qui n'appartiennent qu'à nous.
Et surtout, surtout, nous sommes heureux de nous être tournés vers l'adoption. Pleinement heureux ! 

samedi 1 septembre 2012

Touchée

Hier, en allant au travail, j'ai écouté l'opus de Cyril Paulus, prêté par nos amis Gaëlle et Philippe. Chanson n°2, "Un autre nom". J'ai été touchée en plein coeur, je l'ai écoutée une fois, deux fois, trois fois... Les paroles sont troublantes et émouvantes. Les enfants tiennent le fil, à nous de le trouver. Pour nous, adoptants, le chemin est toujours trop long et éprouvant, mais ce sont les enfants qui font tout...