mardi 14 octobre 2014

Un an

Il y a un an... C'est si près et si loin à la fois. C'était hier. C'était il y a une éternité. 
Il y a un an, nous nous dirigions vers notre fils, 15 mois après avoir vu son beau visage de poupon sur une photo. Il y a un an, nous découvrions, sans surprise car prévenus, un petit bonhomme triste, cassé en mille morceaux et apeuré, le regard vide, au bout d'une allée. Nous essayions de l'approcher, en vain. A l'hôtel, c'est un petit être en état de choc que nous avons tenté d'apprivoiser. Un an plus tard, notre petit bonhomme est devenu un "grand bébé garçon", il s'est métamorphosé, son regard a changé, s'est adouci, il s'est assagi aussi, à mesure qu'il s'est autorisé à poser ses valises émotionnelles. Il nous a adoptés. En un an, que de chemin parcouru!

Il a appris :
- à n'avoir qu'un papa et qu'une maman, rien que pour lui et pour toujours
- à ne plus courir dans les bras des inconnus
- à ne plus séduire à tout prix famille, amis et illustres inconnus
- à jouer
- à s'autoriser à devenir l'enfant qu'il n'avait pas pu être
- à faire des bêtises, des vraies bêtises d'enfant!
- à être coquin, très coquin, de plus en plus canaille même!
- à nous faire confiance
- à s'abandonner, à pleurer
- à sauter dans les flaques ("et bousiller nos godasses et s'marrer" aussi)
- à faire du vélo
- à avoir des jouets à lui, rien qu'à lui
- à "lire"
- qu'il faut me donner mes lunettes s'il veut me sortir du lit!
- la joie que procure la musique
- la douceur de la lecture dans le plus confortable des fauteuils, moi
- le bonheur d'être bercé comme un nouveau-né
- à marcher dans l'herbe et dans le sable
- les saveurs des framboises, du chocolat, du citron, du fromage, etc.
- à parler
- à compter jusqu'à trois
- les couleurs
- qu'il pouvait tout nous dire
- à se confier sur sa vie d'avant
- à avoir un nouveau prénom
- que l'on revient toujours
- que la vie est belle.

Il nous a appris :
- à devenir parents, SES parents
- la patience
- la contemplation
- la force que c'est de l'aimer
- à regarder la vie à travers ses yeux
- à répéter mille fois les mêmes choses
- à profiter du présent
- que l'on pouvait aimer de manière inconditionnelle
- à le décoder
- que le bonheur se trouve là, tout à côté, qu'il faut juste savoir le regarder et s'en saisir
- à chanter dix, vingt fois d'affilée la même comptine
- à prolonger notre nuit différemment le dimanche matin : avec sa tête sur la mienne et ses pieds dans les côtes de son père
- à nous servir d'un Ipad (presque) 
- que lui laisser du temps n'avait pas de prix
- à l'écouter
- que la vie est vraiment belle
Et tant de choses encore...

Mon fils, comme tant d'autres, est un survivant. Sa force de caractère, sa capacité de résilience forcent le respect et l'admiration. Il en a traversé des tempêtes intérieures pour en arriver là. C'est un merveilleux petit garçon. Dans mes rêves les plus fous, je n'imaginais pas un si chouette fils! Nous sommes fiers de lui, de ce qu'il est et, déjà, de ce qu'il deviendra. Nous le respectons infiniment et, chaque jour, espérons être d'aussi chouettes parents pour lui que lui est un chouette fils!

Joyeux anniversaire de rencontre à nous trois!

vendredi 10 octobre 2014

Je me souviens

Je me souviens des valises pleines à craquer et du départ à l'aube, de la chanson "Veiller tard" de Jean-Jacques Goldman en tête qui m'a accompagnée tout au long de l'attente. Je me souviens de notre impatience, nous trépignions comme des enfants. Je me souviens de notre sourire jusqu'aux oreilles. Je me souviens de la catastrophe arrivés à Toulouse Blagnac et de ce SMS froid, implacable : "VOL ANNULE". Je me souviens de notre stress et de nos larmes. "Qu'a-t-on fait dans une autre vie pour mériter ça? Il y a un esprit qui ne veut pas que nous soyons réunis!" Je me souviens avoir téléphoné à Sophie et de l'avoir entendue pleurer à l'autre bout du fil, de l'appel réconfortant d'Anita. Des textos de Gaëlle, Jérôme et Flavie. Je me souviens de la dame, au guichet, nous disant : "Vous pouvez passer par Séoul" et Fabien, l'air incrédule, qui m'a regardée en me lançant : "Quoi? Mais c'est où Séoul??!". Sous le coup du stress, il ne savait même plus où se trouvait la France je crois... Je me souviens avoir répondu: "OK. On sera toujours plus prêts du Viêt Nam là-bas!" Je me souviens de nos parents qui étaient assis non loin de là et qui n'en menaient pas large. Eux que nous avons embarqués dans une sacrée aventure. Je me souviens que la dame, au guichet, nous a conseillé de prendre le train. Je me souviens de mon chéri pianotant sur son Ipad pour voir les horaires des trains. Je me souviens qu'à 10 heures, il y en avait un. Je me souviens de la course à pied pour ne pas perdre de temps, l'au revoir bâclé à ma maman. Je me souviens de nous, dans le train, sereins, confiants, et ma tête et celle de mon chéri quand le train est arrivé à Agen. Nous rigolions mais ce n'était pas le terminus... Je me souviens que nous avons appelé les parents de Fabien pour rire avec eux et leur dire : "Ben voilà, on est à Agen. Et vous, vous êtes où? Hi hi hi hiiiiii!" Je me souviens de l'arrivée à Bordeaux. Changement de train, changement de quai avec nos six bagages. Je me souviens être partie au pas de course pour nous acheter à manger chez Paul et de l'attente... Je ne n'en pouvais plus d'attendre, je me dandinais sur un pied, sur l'autre, je pestais intérieurement, regardant ma montre, l'horloge, les gens avant moi, les sermonnant intérieurement et leur ordonnant de se grouiller. Je me souviens de l'inquiétude de mon chéri sur son visage quand je l'ai retrouvé : "T'as été longue! J'ai cru que tu ne reviendrais jamais!" Je me souviens de notre course vers le quai, transportant tant bien que mal nos valises et sacs. Je me souviens de notre installation dans le TGV, notre grand "ouf" de soulagement et des photos que nous avons prises de Paco. Je me souviens de notre joie. Je me souviens de l'arrêt, en gare de Poitiers, et du doute du personnel de la SNCF. En fait, il s'agissait d'une collision avec une voiture, et non pas d'un arbre tombé sur la voie ou un caténaire arraché comme annoncé alors. Je me souviens de notre stress. Je me souviens du flot de voyageurs qui sortaient fumer une cigarette, qui rentraient, qui ressortaient. Et nous, proches de la crise de nerfs et de l'internement, épuisés par 15 mois d'attente, de mensonges, de retournements de situation, de mauvaises nouvelles pour les uns et les autres. Je me souviens de mon appel à Air France et de la dame, au bout du fil, qui me lance : "Vous n'aurez jamais votre avion pour Séoul! Le prochain avion pour Hanoï est prévu pour samedi. Sinon, il y a un vol ce soir pour Canton mais il est complet. Vous pouvez toujours aller à l'aéroport et voir au guichet s'il y a un désistement." Canton, la Chine! Purée! On voyage! Mais quand et dans quel état va-t-on arriver à Hanoï?
Je me souviens de Fabien, désespéré, me lançant : "Nan mais c'est bon. On rentre à la maison!" et moi lui lançant un regard noir :"Tu plaisantes?". Je me souviens qu'il m'a répondu : "Je serais seul, je décalerais la date." Il n'était pas seul... Et heureusement, pendant cette merveilleuse aventure (car elle est unique et merveilleuse), nous avons été ensemble, toujours ensemble. Je me souviens de nos voisins de siège dans le TGV, ayant assisté à nos coups de fil et nos pleurs, nous disant : "On va vous aider à attraper le car Air France. A plusieurs, on va y arriver." Je me souviens avoir pensé : "Peuvent-ils seulement courir avec toutes les cigarettes qu'ils se sont enfilées tout à l'heure?" Je me souviens les avoir remerciés. Je me souviens d'une voyageuse, nous regardant et nous souhaitant bon courage et une belle rencontre. Je me souviens d'un groupe de jeunes militaires ayant accéléré le rythme pour qu'on ne perde pas une fichue seconde. Je me souviens de tout ce qu'il fallait remonter, étant donné que nous étions dans le dernier wagon, évidemment. Je me souviens avoir couru, couru, couru, slalomant entre les voyageurs, les retrouvailles, les embrassades, les amoureux, les arrivées et les départs. Je me souviens du moment de flottement quand Fabien s'est écrié : "Mais avant, il partait de là le car!". Et finalement, un peu plus loin, il l'a trouvé, il a couru en criant: "Attendez-nous!" Je me souviens avoir fait la bise à nos bienfaiteurs, leur avoir fait signe de la main par la vitre. Je me souviens que le car est parti de suite, nous n'avions même pas posé nos fesses sur nos sièges. Je me souviens que l'on s'est dit : "On n'a même pas leur numéro de téléphone. C'est dommage. Ils font désormais partie de notre aventure." Je me souviens avoir proposé à Fabien une compote donnée par la SNCF. Mais nous avions l'appétit coupé. Je me souviens du chauffeur qui grillait les feux rouges et nous qui priions : "Vas-y, vas-y, accélère!". Il devait être pressé de rentrer chez lui, de retrouver sa femme et ses enfants, ou bien des amis ou bien il avait un rendez-vous galant. Tant mieux. Notre patience s'était envolée mais ça, le chauffeur n'en savait rien. Je me souviens de textos envoyés à la famille, aux amis pour les tenir informés. Je me souviens avoir dit à un ami: "Arrête de nous envoyer des SMS! On n'en peut plus de stress!" Je me souviens m'en être voulue. Je me souviens de notre arrivée à Charles de Gaulle et de notre regard se portant sur l'heure affichée en hauteur, dans le car. Je me souviens avoir maudit les gens qui demandaient l'arrêt aux autres terminaux et pas au 2F! "On s'en fout du 2A, du 2B et du 2C, non?!" Je me souviens que l'on s'est levés, prêts à bondir pour récupérer nos valises et pour piquer un sprint. Je me souviens de la course donc, de Fabien en tête, prêt à foncer sur tout ce qui bouge. Je me souviens de sa mine déconfite, blafard, derrière une corde, empêché d'avancer par des militaires. Je me souviens de ses mots : "Il y a une alerte à la bombe! Mais c'est PAS POSSIIIIBLE!!!" Je me souviens de notre course pour contourner ce fichu bazar, des portes que l'on voulait pousser mais qui étaient condamnées. Je me souviens d'une femme qui avait vu notre manège et nous avait suivis. Je me souviens de notre arrivée au terminal 2F. Je me souviens avoir cherché, sur l'écran, le vol pour Séoul. Je me vois encore dire à Fabien : "Je ne vois pas le vol pour Séoul, je ne vois pas le vol pour Séoul" en pleurant toutes les larmes de mon corps. Je me souviens de cette femme mystérieuse dire, très calmement : "Calmez-vous! Ici, ce sont les arrivées." Et Fabien qui a presque crié : "Les ARRIVEES?! MAIS C'EST OU LES DEPARTS?????" (sous-entendu: "Bordel de m....!") Je revois un monsieur le guider automatiquement vers l'ascenceur. Je revois cette femme monter avec nous et appuyer sur le bouton "1" et nous dire : "C'est là-bas pour Séoul. Au revoir." Je nous revois, 19h55, arriver pour l'enregistrement des bagages en pleurant. J'entends encore l'hôtesse, toute fine, sublime dans son ao daï de travail, nous demander, dans un calme olympien et presque mou : "Mais pourquoi vous pleurez?" Je me souviens avoir eu envie de la secouer comme un prunier et avoir pensé tout haut ce que je voulais dire tout bas : "Vis ma vie." Je me souviens de la guichetière nous informant : "Mais vous n'êtes pas inscrits sur ce vol" et de ma réflexion : "Mais ce n'est pas possible! Mais qu'est ce qu'on a fait dans une autre vie? On a été meurtriers ou quoi?" Je me souviens ses paroles : "Je vous ai trouvé deux places, les deux dernières." Je me souviens que l'on s'est regardés avec Fabien et que l'on s'est dit : "Ce sont nos places! Nos places de ce matin." La femme d'Air France, celle que nous avions eue au téléphone dans le train, était persuadée que nous n'aurions pas l'avion pour Séoul. Elle nous avait donc supprimé du vol... Je me souviens que l'enregistrement s'est achevé à 20h. C'était l'heure limite indiquée sur nos billets. Je me souviens notre soulagement, notre fatigue, notre joie quand nous attendions pour l'embarquement, entourés de Coréens. Je me souviens que nous les trouvions beaux. Je me souviens avoir pensé à mon fils. Je me souviens avoir envoyé des textos, avoir appelé la famille pour leur annoncer la bonne nouvelle. Je me souviens du portrait de Paco que nous avons fait avec l'avion en arrière-plan. Je me souviens notre installation dans l'avion, côté hublot, à côté d'un jeune homme. Je me souviens que je n'arrivais pas à faire fonctionner mon écran et que mon voisin, amusé, avait tout fait à ma place. Je me souviens avoir observé les gens prendre des noodles dans une boîte rouge écarlate. Je me souviens avoir commandé mon repas et avoir ajouté: "And noodles, please. Like him", désignant le monsieur assis devant nous. Je me souviens de son sourire et de sa question étonnée : "Sure?" Bien sûr que j'étais sûre! Je me souviens que Fabien s'était esclaffé : "Mais t'es folle!" Je me souviens lui avoir glissé au creux de l'oreille: "Mais regarde comme ils avalent le bouillon! Cela n'a pas l'air très épicé, sinon ils ne pourraient pas l'avaler!" Je me souviens avoir ouvert ma boîte rouge écarlate et avoir commencé à déguster mon plat : "Tu vois, tu t'es trompé. C'est super bon. C'est chaud, pas très épicé finalement." Première bouchée : ça va très bien. Deuxième bouchée : ça va, c'est bon. Troisième bouchée : ça commence à bien chauffer quand même... Quatrième bouchée : "Chéri, j'en peux plus, ça m'arrache la bouche et l'oesophage. Je vais MOURIR!" Je me souviens notre fou rire. Je me souviens de la carte sur l'écran et le l'avion suivi d'un filet vert ou rouge (je ne sais plus) montrant notre parcours. Je me souviens de notre arrivée à Séoul. Plus d'un millier de personnes à l'aéroport d'Incheon et pas un bruit. L'impression d'être dans un autre monde. Tout n'est que calme et propreté. Les Coréens chuchotent quand ils veulent se parler. Les Américains crient presque. Et nous, on les observe. Je me souviens de mon bien-être après m'être lavée sommairement et m'être brossée les dents. Je me souviens du métro... quel silence! Je me souviens de la gentillesse du personnel. Je me souviens des mails envoyés à la famille et aux amis. Je me souviens avoir cherché où récupérer notre carte d'embarquement. Je me souviens du mail envoyé à l'hôtel pour les prévenir de notre retard et leur demander de faire le nécessaire pour prévenir le taxi. Je me souviens de notre sourire au moment d'embarquer pour le Viêt Nam, Hanoï. Je me souviens avoir commencé à y croire à ce moment-là. C'est dans cet avion que j'ai commencé à feuilleter mon petit guide de conversation en vietnamien. Je me souviens d'un père qui était en première classe et à qui les hôtesses servaient du champagne et de son fils de quinze ans environ, en seconde classe. Je me souviens notre bonheur et la sensation que maintenant, plus rien ne pouvait nous arriver. Je me souviens de notre arrivée, de l'air irrespirable. Je me souviens que nous suffoquions, cherchant de l'air. Mais l'air était chaud, très chaud, et très humide. Je me souviens de l'air si peu aimable des militaires... Je me souviens de l'attente des visas. Je me souviens que l'on demandait : "Qu'est ce qu'il dit?!" Je me souviens qu'on rigolait. Je me souviens du chauffeur de taxi qui nous attendait. Je me souviens de la bruine qui flottait dans la nuit éclairée. Je me souviens avoir éclaté de rire en grimpant dans son véhicule, surprise de la hauteur. Je me souviens avoir crié : "Ho, hooooo" parce qu'il commençait à rouler alors que j'avais encore une jambe à l'extérieur. Je me souviens de Fabien, installé à l'avant, caméra vissée au poignet. Je me souviens lui avoir demandé s'il avait demandé au chauffeur pour s'installer à l'avant. Je me souviens avoir ri de bon coeur quand je l'ai vu attacher sa ceinture de sécurité. Je me souviens de notre bonheur, de la sensation de vivre quelque chose de totalement fou, d'être dans une fiction, sur fond musical vietnamien. Je me souviens des familles entières sur des scooters, je me souviens de matelas, de meubles transportés sur des scooters. Je me souviens de cette atmosphère comme si c'était hier. Mais c'était hier. Je me souviens avoir pensé : "Il est né ici, dans ce pays que j'aime déjà. Il est ici. On n'a jamais été aussi près de lui." Je me souviens avoir eu les larmes au bord des yeux.

lundi 6 octobre 2014

S'armer

En adoption, il faut s'armer. S'armer de patience. S'armer contre les remarques. S'armer contre les avis des uns et des autres. S'armer pour ne pas sombrer face à l'attente qui n'en finit point. Puis quand l'enfant est là, il faut l'armer, lui, en tout cas quand la différence est visible.
"Le ptit Chinois qui va manger un pain aux raisins", celui qui "a des yeux comme ça et c'est pas beau!", celui qui "a de la chance quand même d'avoir des parents et qui vous remerciera de l'avoir sauvé" vous pardonne votre bêtise. Parce qu'il est plus intelligent que vous. "Maman, neuneu, garçon". Oui, c'est ça, il est neuneu! Cette dame aussi, là, semble avoir un esprit bien étroit. Celui-là pense que l'Asie, c'est la Chine. Ce pré-ado là-bas te regarde avec insistance. Ils sont bêtes, pas méchants. Mais il y a bien d'autres personnes pour qui la différence est simplement naturelle. Ne regardons qu'elles.

PS : Maintenant je vais mettre plus de gants et expliquer à mon fils que ce que ces gens disent est bête et non plus qu'ils sont bêtes. Merci Gaëlle... les échanges servent à cela.

jeudi 2 octobre 2014

Ils ne se ressemblent pas beaucoup mais ils s'aiment tendrement

- A pu papa, a pu maman
- Ah bon?
- Voui
Je le vois s'éloigner et revenir avec deux personnages Playmobil, représentant un homme et une femme. Il les place consciencieusement aux côtés du petit hérisson orphelin et lance, l'air de celui qui a accompli sa mission :
- Et oiya! ("et voilà!"). Papa ayou, maman ayou! ("Papa toujours, maman toujours!")

Et voilà, le petit hérisson ne sera plus jamais seul. "Ils ne se ressemblent pas beaucoup mais ils s'aiment tendrement"...