mardi 20 septembre 2011

Un dimanche à Fargues-sur-Ourbise

Vous connaissez sans doute la chanson du duo malien Amadou et Mariam, Un dimanche à Bamako. Pour nous, c'était un dimanche à Fargues-sur-Ourbise, dans le Lot-et-Garonne, au milieu de nulle part, en compagnie des adoptants et parents réunis par l'association Enfance et familles d'adoption (EFA) du département. Un décor bien différent, je l'avoue! Ici pas de sable ni même de femmes en boubou, mais de la verdure à perte de vue et de la pluie! Rien à voir donc. C'est Fargues-sur-Ourbise, tout simplement! 
C'était un beau dimanche durant lequel je n'ai pris aucune photo. J'ai juste ouvert mes mirettes et regardé tout un tas de petits bouts de chou courir, rire, jouer, faire des grimaces. J'ai regardé l'amour hors-norme porté par leurs parents. J'ai vu ce lien fort, indestructible, entre eux. 

Liens du sang, liens du coeur
En France, les autorités ne parlent que de liens du sang. Les enfants ne sont pas adoptables dès lors qu'il y a un lien avec la famille biologique... même si le contact entre les deux est néfaste pour le plus vulnérable, l'enfant. Si les hommes politique assistaient à des rencontres comme celle de dimanche, ils changeraient bien vite d'avis... 
Je n'ai jamais douté de l'existence du lien du coeur et je ne renie pas le lien du sang mais, pour ceux qui en doutent encore, sachez juste que ce n'est pas l'origine du sang qui coule dans vos veines qui fait ce que vous êtes mais l'éducation que vous avez reçue, l'environnement dans lequel vous avez évolué, l'amour que vos parents vous ont insufflé... Je rêve qu'un jour cela soit admis pour tout le monde... En attendant ce jour, il y a un dimanche à Fargues-sur-Ourbise et des enfants adoptés aux quatre coins de la planète qui tordent le cou aux idées reçues sur la parentalité adoptive.

Liens du sang, liens du coeur
Dimanche donc, nous étions avec des familles, des adoptants comme nous, nous avons croisé des sourires, aperçu quelques bouderies enfantines, échangé des paroles avec des couples qui ont bien voulu partager leur expérience. 
C'était très enrichissant, et surtout très beau.
Voilà, j'espère juste que Fabien et moi arriverons à garder cet espoir en nous, tout au fond de nous. Souvent, je me suis demandée :"A quand mon tour?". Le vide que j'ai en moi est immense. Mais un jour, je pourrai donner mon amour à notre enfant. Rien que pour cela, ça vaut le coup d'y croire et de persévérer.

Les visages d'Anna, Lino, Léo, Camille, Clémence qui étaient près de nous au repas repassent en boucle tel un film dans ma tête. Je revois les sourires de leurs parents, la fierté du papa de Clémence adoptée cette année, les sourires accueillants des membres de l'EFA et tous les autres enfants. Ils sont tous tellement beaux!

Durant le repas, Fabien m'a glissé à l'oreille: "Dans quelques temps, nous aussi, nous viendrons avec notre enfant." Oui, promis, nous viendrons! 

dimanche 11 septembre 2011

Sept ans d'amour

Aujourd'hui, Fabien et moi fêtons notre anniversaire de rencontre, il y a sept ans, le 11 septembre 2004 donc. Une rencontre qui a changé ma vie. 

Fabien m'a fait découvrir les joies de la randonnée en montagne. J'adore!



A l'heure qu'il est, on marche toujours. On ne sait pas vers où mais on y va.


On a aussi pas mal pédalé...


On a beaucoup rigolé face à des situations plutôt cocasses... 
Ici, Fabien se fait gentiment dévorer le pied par un dromadaire prénommé Jimmy.


Cela fait aussi sept ans que l'on reste sans voix devant certains paysages, touchés par la grâce... Même après avoir vus des dizaines de fois certains clichés.



En sept ans, nous nous sommes toujours accrochés l'un à l'autre.


Sept ans que Fabien pose toujours un regard tendre en ma direction...


Sept ans que notre amour atteint des sommets. Les épreuves nous ont fragilisés mais paradoxalement aussi beaucoup soudés. Nous sommes deux... et donc deux fois plus armés, c'est une grande chance. Il nous reste encore bien des montagnes, bien des pics, des sommets à gravir... mais à deux, on y arrivera.







dimanche 4 septembre 2011

Quand les questions s'emmêlent

Cela fait quelques jours qu'un tas de questions s'emparent de moi... Serai-je maman un jour? Suis-je finalement faite pour être maman? Mon enfant sera-t-il d'origine africaine? d'origine asiatique? Ou bien ira-t-on le chercher dans une famille d'accueil dans notre département? Quand aura-t-on une bonne nouvelle dans une enveloppe (l'acceptation de notre profil par un OAA)? 
Heureusement, la constitution du dossier pour le Mali demande du temps et de l'énergie... notamment avec l'administration. Mais au moins, cela passe le temps, plus encore: cela nous permet de nous projeter vers un pays en particulier. Mais là encore, c'est l'incertitude qui me gagne: avoir un dossier au Mali ne promet pas un apparentement. Pourtant, pourtant... on espère tellement! 

Parfois, je regarde les familles dans les rues, les magasins... Parfois, je m'aperçois que certains ne "méritent" pas d'être parents, par leur comportement visiblement trop "je m'en foutiste" ou trop "dur". Et là, je me demande, systématiquement: "Pourquoi pas nous?" 
Fabien, inlassablement, me répond: "Oui... C'est le destin!" 
Ah, le destin... il nous joue de mauvais tours! Espérons que les années à venir soient plus clémentes et jouent moins avec mes nerfs. Car après le parcours de la procréation médicalement assistée, après les échecs, après cette étape douloureuse psychologiquement et physiquement, vient ce nouveau parcours du combattant... mais s'il nous mène à notre enfant, alors je ne le regretterai pas! 
J'attends ce jour d'être fière de nous, fière de voir que l'on a réussi à traverser les épreuves et à finalement fonder notre famille. J'attends peut-être vainement mais pour le moment, j'essaie de garder espoir. En revanche, je me demande dans quel état de fatigue nous irons chercher notre enfant... épuisés de s'être tant battus sûrement!