mercredi 27 juin 2012

Un an, le bilan

Voilà un an que nous avons l'agrément. Un petit papier pour lequel nous nous sommes battus pendant neuf mois. Un an d'agrément. En un an, que s'est-il passé?
  • Un dossier pour le Mali constitué dans la douleur, grâce à des agents administratifs incompétents. 
  • Des refus d'OAA. 
  • Deux entretiens avec Médecins du Monde qui n'aboutiront pas. 
  • Des refus de conseils généraux.
  • Un entretien avec un conseil général... Nous étions pressentis pour un pupille... La vie en a décidé autrement. Une étape difficile.
  • Une appendicite aigüe.
  • Un remodelage, une évolution dans nos courriers de motivation... Mais nouveaux refus des OAA.


27 juin 2011 - 27 juin 2012: aucune réelle avancée. Au moins pour l'adoption internationale.


lundi 25 juin 2012

Attente: ma définition

"L'attente est plus dure à supporter 
que le feu."
Proverbe tibétain


L'attente est ô combien douloureuse. C'est une douleur intérieure. Elle ne se voit pas, personne ne peut percevoir le désastre qu'elle provoque. L'attente, c'est des questions, des peurs, des doutes. L'attente, c'est un "Cédez le passage" qui s'éternise et on ne sait pas pour combien de temps encore. C'est l'incertitude. 
Mais cette attente, je la supporte tant bien que mal, je compose avec car, tout d'abord, je n'ai pas le choix. Ensuite, je sais que c'est elle qui me mène vers le plus beau rôle de ma vie: celui de maman. 



samedi 23 juin 2012

Aaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhh!!!! Ooooooh... Aaaaaaaaaahhhh!

Voilà les cris que l'on a poussés tout au long de la journée. Nous ne nous sommes pas criés dessus, rassurez-vous. Nous étions juste au parc d'attractions, à Walibi plus précisément. Certains ont Disneyland ou le parc Astérix. Oui, ben nous, on a Walibi. On fait avec ce qu'on a! 

Dix ans que nous n'y avions pas mis les pieds. A l'époque, Fabien et moi ne nous connaissions pas... Mais la dernière visite dans ce parc aux portes d'Agen (47), c'était en 2002 pour nous deux. Si ça se trouve, nous y étions le même jour... 

En tout cas, aujourd'hui, c'était sensations fortes et légères à gogo! Nous avons beaucoup crié pendant la Coccinelle, petit train qui va, ma foi, plutôt vite... Les enfants de trois ans étaient pliés de rire. Moi, j'étais morte de trouille! Nous avons aussi fait le Drakkar, dont la dernière descente éclabousse énormément. En réalité, on ressort comme on sort de la douche! Puis il y a eu le Bateau pirate qui fait mal au coeur, le train nommé Zig-Zag dont les virages sont très serrés et assez brusques, le Battle Splash dont le tour consiste à faire une bataille d'eau avec des pistolets. Et plein d'autres manèges. Puis on a terminé la journée en beauté, avec les fameuses tasses et un tour de carrousel... Là, nous nous sommes mis à rêver que notre enfant serait sur le petit cheval à côté de nous, tout sourire.
Nous nous sommes aussi promis qu'il ou elle ferait un tour de poney...

Mon enfant, je peux te dire qu'on a prévu plein de choses pour toi! J'espère que tu t'amuseras et que tu riras autant que nous de ces jeux. En attendant, nous, on a retrouvé notre âme d'enfant. Elle n'est pas très enfouie en nous en fait!

vendredi 22 juin 2012

Questionnement de future maman protectrice

"Ah, je ne savais pas qu'ils n'avaient pas d'enfant à eux".
...
"Vous n'aurez pas d'enfant à vous".
...

Ce genre de remarque me chagrine. Vraiment. Je veux dire, ce n'est pas qu'un petit truc qui me gêne, ça me fait franchement de la peine. 
Et moi, idiote à chaque fois, je ne sais que répondre, les bras ballants, le coeur serré et l'envie de dire mon reste à l'interlocuteur (-ice) en question. 
Evidemment, je sais bien que cela est dit sans mal et que, par le terme "enfant à vous", il faut comprendre "enfant biologique". Pourtant, je ne peux pas m'empêcher de penser que notre piou-piou à venir n'aura pas le droit d'entendre cela. Car ce sera notre enfant, à nous (si toutefois on peut dire qu'un enfant est "à nous"...). 
J'aimerais tant avoir les mots nécessaires pour savoir répondre à ce genre de remarque. Je voudrais tellement que les gens comprennent, et principalement l'entourage proche. 
Mais comment faire?

Une future maman adoptive, ça se prend aussi la tête! 

Mon loulou, quand tu seras là, j'espère que je saurai répondre sans colère et avec sagesse aux remarques blessantes, aux questions des curieux parfois malsains, aux regards insistants de ceux qui n'ont pas ta richesse.
Mais en attendant, que dire?  

jeudi 21 juin 2012

Une jolie légende

"Un fil rouge invisible relie ceux qui sont destinés à se rencontrer et ce, indépendamment du temps, de l'endroit ou des circonstances. Le fil peut s'étirer ou s'emmêler mais il ne cassera jamais". 
Que j'aime cette jolie légende chinoise! Que j'aime la lire, la dire à voix haute... J'aime y croire, tout simplement.
Ce fil rouge nous mène à la rencontre de notre enfant et nous ne le lâcherons pas, quoi qu'il arrive.  


samedi 16 juin 2012

Cadeaux surprise

Cette semaine, Fabien et moi avons été gâtés. Mais quand je dis "gâtés", c'est vraiment gâtés! 
Gaëlle, Philippe et Aurélie n'ont pas fait semblant! 
Dans chaque petit paquet, un petit mot de réconfort, des bisous, de l'amitié... 

Jeudi, déjeuner avec Gaëlle. On se retrouve sous les cornières, dans le centre-ville d'Agen. Je la vois arriver toute jolie, un sac Célio à la main. Immédiatement, je pense au cadeau qu'elle a dû aller chercher pour son amoureux Philippe, en vue de son anniversaire. On trouve un restaurant, on s'installe et elle me tend le paquet. Pour moi?! Oui, oui... "On avait préparé le colis quand il y a eu l'histoire de Metz". Je n'en reviens pas! 
Regardez les trésors que cachait le sac rouge de la marque de prêt-à-porter masculin.


Des mots doux :


Des bisous sucrés d'enfant... Ah Lino, ta petite main nous fait craquer! 

Gaëlle, Philippe et Lino: merci beaucoup pour ces présents. Cela nous a beaucoup touchés. C'est adorable. Les bonbons ont commencé à remplir leur mission, le livre de bain a rejoint la salle de bains, ainsi que le petit animal qui bouge dans l'eau! Nous ne savons pas encore si nous décidons de revenir en enfance ou si on garde ces petits cadeaux insubmersibles pour notre futur piou-piou! Et la main de Lino, elle est sur la porte du frigo et elle embellit notre cuisine. C'est craquant! 

Le soir-même, je vois sur le billot un petit papier jaune de La Poste. Un colis... Je pense que c'est ma maman qui m'a envoyé des cadeaux pour le neveu à venir et sa grande soeur. 
Ce matin, hop, j'y vais. Deux pas plus tard, j'y suis! Et là... Surprise: "Aurélie...", du blog Notre Babychou du bout du monde. Mais comment connaît-elle mon nom de famille? Et mon adresse? C'est dingue! Et pourquoi ce colis? 
Retour à la maison, j'explique à Fabien que c'est de la part d'Aurélie et j'ouvre le carton surprise. Mais c'est que ça déborde de cadeaux! Je m'installe à côté de Fabien et on ouvre tous les deux les petits paquets. Une carte pleine d'amitié, des crèmes de douche, Mme Bonheur, des crayons, scotch, gomme, règle, des emporte-pièce en forme de coeur, des fraises Tagada pour retomber en enfance, un livre de recettes pour mieux savourer ces bonbons roses, un livre poilant Homme de couleur. C'est Noël en juin!



 
Aurélie, nous te remercions du fond du coeur! Je confirme: ta mission est remplie! Bravo! Tu m'as touchée en plein coeur. D'autant plus que tu as terriblement besoin de réconfort... Quelle générosité! Merci, ma petite Aurélie. 

Il y a plusieurs mois de cela, Gaëlle et Philippe nous avaient offert un petit dragon porte-bonheur. Nous ne le montrons pas, c'est un dragon timide et, parfois, il est férocement adorable, comme vous tous!
Grâce à vous, les coups durs sont amortis, le moral remonte et l'espoir revient.

samedi 9 juin 2012

Etrange ressenti

Hier après-midi, Fabien:
- Chérie, j'ai eu un ressenti tout à l'heure. Nous serons parents, il n'y a pas à en douter. J'ai eu un ressenti comme quoi nous n'aurons pas à attendre quatre ans, comme si nous allions être parents là, dans quelques mois...

Mon petit loulou, tu verras, ton père est très drôle, il me fait très souvent rire. Mais il sait aussi être sérieux et il est très tendre. Là, il m'a fait sourire... Il est fort, ton futur papa!

Je n'ai quand même pas pu m'empêcher de lui suggérer d'ouvrir un cabinet de voyance s'il ressent "vrai"!

vendredi 8 juin 2012

On renouvelle

Le 27 juin, cela fera un an que nous avons notre agrément. Un agrément tout ce qu'il y a de plus "classique": pour un enfant entre 0 et 3 ans (sous-entendu et 11 mois) ou deux enfants si fratrie.
Nous savons que chaque année, il faut écrire une lettre au conseil général pour maintenir notre agrément et rester sur la liste des pupilles. Pas question d'"oublier"!
Hier, je téléphone à Mme M., notre référente au conseil général. On se donne rendez-vous pour 11h45. Quand j'arrive sur le parking, je me dis qu'il y a vraiment des rendez-vous qu'on ne raterait pour rien au monde: il est 11h45. Le temps de sortir de ma voiture et de rejoindre le bureau de Mme M., il sera 11h45 et 30 secondes. 
Je sais que l'on va discuter. Inévitablement parce que, premièrement, Mme M. est très avenante et, deuxièmement, je ne peux m'empêcher de poser des questions.

Je frappe à la porte. J'entends qu'elle parle mais ne me dis pas d'entrer. J'entr'ouvre la porte: elle me fait signe de patienter quelques instants; elle est en ligne. Je me dirige vers la fenêtre, qui est grande ouverte, pour admirer le parc et l'architecture de ce bâtiment. La prochaine fois, il faudra que je pense à prendre l'appareil photo, car ce lieu est un élément important de notre parcours. Ce serait bien d'en garder une trace... pour plus tard.
Puis Mme M. m'accueille, le sourire large et sincère. Elle me demande de mes nouvelles suite à l'épisode d'appendicite aigüe puis nous échangeons quelques mots sur le fonctionnement des hôpitaux. Nous convenons que c'est un peu la jungle! Puis je lui donne notre courrier. "On va regarder à quelle place vous êtes, tant que vous êtes là! Enfin... si vous voulez!" Bien sûr que je veux! Si ça ne tenait qu'à moi, Mme M. recevrait un mail par semaine pour savoir si notre place a changé... 
Résultat: nous sommes 28ème. Enfin, officiellement. Car il y a deux couples qui ne vont visiblement pas rester sur cette liste bien longtemps! Et j'espère aussi, pour eux puis pour nous, qu'un couple ne sera plus sur cette liste longtemps (s'il est sur cette liste... ça, je n'en sais rien!). Cela voudra dire que leurs loulous made in Mexique sont arrivés dans leur vie. 
Donc voilà. Nous avançons, et pas qu'un peu. Le 27 juin dernier, nous étions à la 42ème place. Aujourd'hui, 28ème place. Waouh! Pourvu que l'an prochain on grapille autant de places que cette année! 

Enfin, Mme Martin ouvre notre dossier pour y écrire notre place à la date du 7 juin 2012. Mais que vois-je?! Nos échanges de mails imprimés! Je n'en reviens pas! Tout se garde alors?! Et mon regard se dirige vers la droite: notre photo. Mon Dieu, mais quelle horreur! J'ai bien envie de lui dire: "Non, mais vous ne pouvez pas garder ça! Regardez ma touche!" mais je n'en glisse pas un mot. 

"Gardez espoir, votre tour viendra. Je crois qu'il y a un destin, moi". Tout comme moi. 
Et je vous rassure, Mme M., nous gardons espoir. Malgré les coups durs, malgré les faux espoirs, les difficultés rencontrées, nous avons cette lueur d'espoir au fond de nous. Toujours.

mercredi 6 juin 2012

Mali, pas encore

Cette semaine est étrange. Une commission a eu lieu au Mali le 23 mai dernier. C'est un communiqué de l'Agence française de l'adoption qui nous en a informés, vendredi dernier. Soixante-et-onze dossiers retenus sur les 659 présents à Bamako. Peu de chances mais pourquoi pas?!

Texto de Magalie, une copine maman de Garance, made in Mali, 3 ans et demi: "-On regarde nos espaces personnels ensemble?"
Moi: "-Allons-y gaiement!"
Immédiatement, je me connecte sur mon espace personnel. Visiblement pas mis à jour. Enfin, j'espère.
J'attends des nouvelles de Magalie. Si elle a une réponse positive, c'est que c'est bon elle et son mari, et mort pour nous... du moins pour cette année.
La sonnerie du téléphone retentit (celle qui m'informe de l'arrivée d'un nouveau texto): "-C'est bon pour nous."
Puis la nouvelle de la mise à jour des espaces personnelles se répand comme une traînée de poudre sur un forum dédié à l'adoption en Afrique. Rares sont les couples osant dire qu'ils ont été retenus. A 12h30, seuls deux annoncent la victoire.
La tension est palpable, certains cherchant à savoir qui est retenu à cette commission 2012. Les gros mots fusent. Et ceux qui n'ont toujours pas de mise à jour pensent, comme nous, que c'est foutu. D'autres essaient de se rassurer en attendant sagement vendredi car tous les espaces personnels ne seraient, paraît-il, pas mis à jour...
On attend le résultat de cette commission comme on attend le résultat d'une FIV : mal en point, le coeur battant à tout rompre. L'échec est rude, on ne veut pas y croire ou on y croit bien et on se dit que c'est foutu et qu'on ne sera jamais parents. Le coeur vacille entre ces deux états. On se dit que le test est invalide car aucune barre ne s'affiche. Mais dans l'adoption, aucune barre, ça ne laisse pas de place à un espoir éventuel : aucune barre, ça veut dire que ce n'est pas votre tour.

Je ne crois pas à cette histoire de mises à jour pas encore totalement effectuées.
Un échec en chasse un autre. Pas de bonne nouvelle pour nous aujourd'hui. Tant pis, c'est la vie. Je ne sais même plus quoi dire tant je me pose de questions.

dimanche 3 juin 2012

Bonne fête des "mamans un jour"

Aujourd'hui, c'est un jour particulier pour bon nombre de femmes. Beaucoup sont mamans et c'est leur fête. Elles ont déjà reçu ou vont bientôt ouvrir leurs cadeaux réalisés par les petites mains de leurs enfants. D'autres désirent depuis plusieurs années devenir mères. Depuis des années, elles rêvent de ce jour, entre autres. En fait, elles rêvent de tous les moments qu'elles ne passent pas encore avec leur enfant... 
A toutes ces femmes en particulier, j'ai une pensée, remplie de tendresse et d'émotions. Je vous souhaite une bonne fête des mamans à vous aussi, car vous êtes des mamans dans votre coeur. 
En ce jour très spécial, qui peut faire pleurer, je vous adresse tout mon courage et vous souhaite que ce soit la dernière fête des mères que vous passez.

Je sais que vous aussi, comme moi, vous vivez des moments parfois difficiles. Comme hier...
Hier, nous étions à une soirée d'anniversaire. Au programme des festivités: chansons, tours de magie, ventriloquisme, spectacles de lumière et musique (avec de la harpe électronique). Puis un moment douloureux pour Fabien et moi est arrivé. Le moment où quelqu'un prend le micro pour dire: "Ce soir, il y a deux fêtes. Tout d'abord, c'est l'anniversaire de Benjamin. Ensuite, comme vous le savez, c'est la fête des mères. J'invite donc toutes les mamans à me rejoindre, vous allez recevoir un petit cadeau." Mon coeur s'est serré et des larmes, inévitables, me sont montées aux yeux. Fabien aussi ne se sentait pas bien. J'ai lu de la tristesse dans son regard... Un ami, Michel, me dit: "Elise, vas-y toi aussi. Un enfant t'attend quelque part. Tu es maman, c'est pareil que pour les autres." Je refuse. Fabien lui explique qu'effectivement, ce n'est pas pareil... Puis je m'éclipse dans les toilettes.
C'est la première fois que je réagis comme ça en public... J'ai pleuré pendant très longtemps... J'ai envoyé un texto à mon amie Diane pour me confier. J'en avais besoin. Il était pourtant près de 23 heures... 
Voilà, notre vie à nous, les "mamans un jour mais quand?", c'est cela. C'est parsemé de plein de moments "particuliers" et difficiles à encaisser. 
Plus tard, nous avons discuté de cet épisode avec mon bien-aimé. Puis, au cours de la soirée, Michel s'est approché de moi puis m'a embrassée chaleureusement. Je sais qu'il a tout vu, tout compris. Mais il a été assez délicat pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. Merci Michel, du fond du coeur. J'ai eu la gorge nouée toute la soirée et toute la nuit, mais j'ai quand même réussi à profiter des heures de la nuit pour danser et rire avec des gens qui me sont chers.

samedi 2 juin 2012

The place to be

Hier soir, 20h30. Quelques voitures sont déjà garées quand nous arrivons au lycée agricole de Sainte-Livrade-sur-Lot (47). Une femme arrive : "C'est ici, la réunion EFA?" A priori, oui. Qui, à 20h30 un vendredi soir, peut se retrouver dans l'enceinte d'un établissement scolaire? Hormis une rencontre parents-profs, je ne vois pas. Là, c'est une réunion adoptants-parents adoptifs. Une rencontre aussi. 
Nous rentrons dans la salle et saluons les quelques personnes déjà présentes. Fabien s'inquiète: "Je suis le seul homme, chérie. Tu as vu? Il n'y a que des femmes." A croire que ce qui touche à l'enfance ne concerne que le sexe féminin. Je le rassure puis des couples, petit à petit, font leur apparition. Tout le monde est chaleureusement accueilli par Isabelle Candalot, présidente de l'association départementale. Elle est là, partout, pour tout le monde. Son écoute est précieuse et elle a toujours un petit mot gentil pour chacun, une phrase de réconfort, un sourire, des encouragements, etc. Bref, hier soir, pour les adoptants du Lot-et-Garonne, c'était "The place to be"! 
Une fois tous les inscrits arrivés, nous nous installons en cercle sur des chaises puis nous nous présentons à tour de rôle. Vient notre tour: "Nous, c'est Elise et Fabien. Nous avons notre agrément depuis juin 2011. Nous avons un dossier au Mali via l'AFA et parallèlement, nous recherchons désespérément un OAA!" Le "désespérément" est peut-être de trop mais il est sorti naturellement. En attendant, c'est vrai, on s'épuise depuis des mois à écrire partout, à chercher des pistes, à encaisser des refus... Donc "désespérément", c'est bien le mot, non?! Pourtant, nous ne sommes pas désespérés, loin de là. Nous sommes archi-motivés et nous ne lâcherons pas comme ça notre si beau projet!
Présentations finies, les parents adoptifs prennent la parole à tour de rôle pour raconter leurs parcours respectifs. Il n'y a pas une adoption mais bien DES adoptions, toutes aussi différentes et singulières les unes que les autres. Adoption internationale, d'un pupille de l'Etat, d'une fratrie, de grands enfants, de bébés, d'enfants à particularités, adoption individuelle... Chaque histoire est prenante. A chaque témoignage, je vis le parcours intensément, le coeur battant à cent à l'heure. Je m'y vois. C'est beau. C'est fort.
J'espère que nous aussi nous serons à leur place un jour, même si c'est dans plusieurs années. Nous savons déjà que nous viendrons apporter notre soutien et partager notre expérience car aujourd'hui, c'est précisément cela qui nous aide. Plus que tout!

De cette soirée, j'ai appris une chose : rien ne sert de courir plusieurs lièvres à la fois, il faut savoir se poser, prendre du recul, ne pas tout le temps être en action. Le truc que je ne sais pas faire et surtout auquel je n'avais pas pensé. Et pourtant, c'est vrai. Si notre enfant n'arrive pas maintenant, c'est que ce n'est pas lui. Il arrivera plus tard, il faut que je m'en persuade, même si c'est parfois difficile. Il arrivera, oui.
Désormais, je vais ralentir le rythme et me calmer. Ne pas écrire à tout-va. Ne pas paniquer. Essayer de moins angoisser. Et y croire. Parce que notre enfant arrivera. Si ce n'est pas maintenant, ce sera plus tard...