vendredi 30 mars 2012

La fille à découvrir

Voici un article que j'ai lu sur le blog de La fille (cliquez ici pour le découvrir) que j'ai dévoré le week-end dernier. 
La fille, car c'est elle qui écrit, n'a pas de chance avec la procréation médicalement assistée, pas plus avec les gens qu'elle côtoie et qui lui soumettent des remarques pour le moins gratinées. Je recommande vivement cet article. Non seulement l'auteure possède une belle plume mais c'est, avant tout, éclatant de vérité. Ce que la fille décrit, nous autres, en mal d'enfant, avec un membre en moins mais des démarches de dingue à réaliser (ceci n'est d'ailleurs réservé qu'aux couples en "mal d'enfant" sinon, vous conviendrez que l'histoire manque de pep's),  nous l'avons tous et toutes vécu. Je vous souhaite une bonne lecture. Préparez-vous à rire! C'est parti!

Les gens
On ne le sait pas assez mais les gens sont omniscients. Ils savent mieux que toi ce qui fait souffrir et ce qui ne le fait pas. Toi, bougre d’infertile,  tu ne sais rien. Tu crois que tes difficultés à te reproduire sont une épreuve mais en fait t’as capté que dalle. La preuve, “il ya pire que ça dans la vie”.
Devant tant de clairvoyance, tu te dois de t’incliner. Que la personne qui t’annonce cette vérité vraie n’ait jamais rien vécu de plus douloureux qu’un panaris dans sa vie ne doit pas amoindrir la valeur de son jugement. Elle sait. Elle regarde Confessions intimes sur TF1. Et pas plus tard qu’hier, elle a pleuré en regardant les infos. Ces 21 enfants morts dans un accident de bus en Suisse, c’est horrible (les adultes morts dans ce même bus, on s’en tape). Hier, elle a beaucoup souffert car ,vois-tu, elle a elle-même trois enfants (qui vont bien, merci).
Toi, infertile de mes deux, tu ne peux pas comprendre. Déjà, en tant que nullipare, tu es forcément insensible à la douleur d’autrui et qui plus est à celle de parents, mais en plus, tu chiales pour rien. L’infertilité ça fait pas mal. Moins qu’un panaris en tous cas. Alors pouêt-pouêt.
Les gens, ils ont un annuaire des trucs graves de la vie. Tout y est recensé, les cancers, les deuils, les viols, les panaris, tout.  En plus il y a un barême avec des points. Les gens qui n’ont vécu ni le cancer, ni le viol, ni le deuil, ni l’infertilité et surtout pas les quatre à la fois savent très bien que tout en bas du barème il y a l’OATS, l’insuffisance ovarienne et l’endométriose (0,5 point). Le panaris, c’est 50, juste devant la leucémie (45).
D’ailleurs, on peut vivre très heureux sans enfants. Enfin, toi. Eux, ils ont eu des gosses, ils sont normaux, merci. Mais toi, tu peux. Et tu dois. T’inscrire dans un long parcours d’AMP, c’est égoïste. Il faut savoir accepter son sort. L’infertilité c’est déjà un truc de gros connard égocentrique. Mais vouloir en sortir c’est encore pire. Etre parent, c’est une preuve de leur équilibre psychique - puisqu’il est bien connu que l’infertilité c’est dans la tête – mais surtout de leur incommensurable sagesse. Ton infertilité est la preuve de ta nullitude.
Les gens ont tout compris à la vie. Pas toi. Bah ouais, sinon tu serais fertile, sombre crétin. Donc quand un de tes proches te dit “Faut pas y penser, ça viendra tout seul”, tu lui dit "Merci" et tu le laisses s’essuyer les pieds sur ta gueule si ça lui fait plaisir. Parce que c’est vrai, quoi. Comme méthode de contraception on n'a pas trouvé mieux que d’y penser. Personne ne le dit parce que l’industrie pharmaceutique ne veut pas que ça se sache (encore un complot crypto-communiste). C’est comme le moteur à eau dont le brevet a été racheté par les grandes compagnies pétrolières. On nous manipule.
En plus de toutes ces qualités (c’est déjà beaucoup pour un seul homme), les gens sont extralucides. Ouais, s’ils te disent "Bah, ça va venir”, c’est que c’est vrai. Et pas de mauvais esprit, infertile aigri, c’est pas ta main dans leur gueule qui va venir. C’est un bébé. Tu vois, tu t’inquiètes pour rien. Tu relativises pas assez. T’aurais pu être Natacha Kampusch, avoir un panaris ET être infertile. Bordel de bordel, t’es trop un chanceux de la vie mais tu fais que te plaindre. Ouiiiii, je suis malheureux, j’ai pas d’enfants!! Ah ben bravo, avec une mentalité pareille, c’est bien fait pour ta gueule. T’avoir pour parent, ça, c’est dans l’annuaire des trucs graves de la vie. 70 points. Encore pire que le panaris.
Les gens savent bien que quand on est infertile, il te pousse une espèce d’aura qui te protège des vrais trucs grave de la vie. Genre quand t’as  une azoospermie, t’as pas de cancer (sic), ta femme se fait jamais violer, tu vis pas à Fukushima ni dans une cave louée 700€/mois. Tu peux pas comparer donc. Sinon, tu saurais que l’AMP, c’est un peu la maison du bonheur avec des volets en forme de coeur et des arc-en-ciels  dans le jardin sur lesquels tu fais du toboggan. Mais toi, t’es trop nase, tu crois que c’est juste de longs couloirs froids d’hôpitaux, des doses de cheval d’hormones que tu t’injectes dans le bide, des ponctions d’ovocytes où on te transperce les ovaires avec une longue aiguille, des hyperstimulations, des échos et des prises de sang tous les deux jours, de l’angoisse, de l’angoisse et de l’angoisse. Toi tu crois que l’AMP, c’est juste une magistrale claque dans ta gueule quad ça marche pas.
Les gens te font chier. Mais c’est normal, t’es aigri. Tu sais pas voir le verre à moitié plein. Tu fais que traîner en pyjama en pleurant sur tes embryons qui se sont pas accrochés ou tes ovaires qui ont pas été fichus de choper un spermato. Ouais, ben, pendant ce temps là, il y a des gens qui ont des panaris. Et ça fait mal les panaris, BORDEL!
Les gens font tout ce qu’ils peuvent pour t’aider, genre te culpabiliser en te disant que c’est dans ta tête. Bon, toi, forcément, tu prends tout mal. Les gens c’est pas Mère Térésa, il y a un moment où ils en ont marre de ton ingratitude. Tu peux pas leur en vouloir. C’est déjà bien sympa de leur part de continuer à t’adresser la parole. Rien que l’autre jour, ils ont dû arrêter cinq minutes de parler de leur gosse (qui est un génie soit dit en passant) pour t’écouter leur expliquer que ta 3ème FIV vient de foirer. C’est énorme cinq minutes. Tu peux pas en plus leur demander de compatir. Faudrait pas abuser non plus. De toute façon, tu peux pas comprendre à quel point c’est dur d’être parents. Eux y arrivent mais toi, c’est sûr que tu vas en chier. Déjà que tes pas doué pour les faire, les gosses, alors les élever, tu penses. Autant demander à un cul-de-jatte de faire des pointes.
Les gens sont quand même vachement sympas de te supporter. Parce que franchement, tu mériterais de crever d’un panaris en regardant Confessions intimes. Là, tu comprendrais ce que c’est que la souffrance.

samedi 24 mars 2012

C'est marrant, le hasard

C'est marrant le hasard quand même. 
Vendredi, 18h20. J'arrive essoufflée, une valise de trois tonnes à soulever, dans le train qui me ramène chez moi. Un beau jeune homme me propose gentiment de m'aider à ranger cette satanée valise (mon Dieu mais qu'ai-je pu mettre dedans?! C'est pas possible!). Et là, mon regard balaye les places à côté de la mienne. Mon regard croise celui d'une femme que je crois connaître. En fait, je la connais. Je dois aussi lui rappeler quelqu'un car elle me sourit... Mais est-ce bien Mme M., notre référente adoption au conseil général de notre département? J'y vais, j'y vais pas? Si c'est elle, elle a changé de coupe de cheveux... Mais une coupe de cheveux, ça vous change tout un visage! De longues minutes plus tard, je me lance : 
- Excusez-moi, vous êtes bien Mme M.? 
- Oui, c'est moi!
- Ah! Je suis Mme Michel, je suis désolée, je n'étais pas sûre de vous reconnaître.
- Ah Mme Michel, mais bien sûr! Je me disais bien que je vous connaissais!"
La discussion est passionnante: notre actualité, l'état de l'adoption internationale, les bonnes nouvelles, les mauvaises (plus nombreuses que les bonnes hélas), son métier, les enfants pupilles de l'Etat... Que c'est prenant! C'est marrant, le hasard de la vie quand même... On se retrouve là, côte à côte, voiture 8 de notre TGV, par un pur hasard. Un signe peut-être?



Puis quelques temps plus tard, une femme brune marche dans le couloir avec sa fille de deux ans et demi, trois ans peut-être, qui la précède. Elle n'a pas entendu notre conversation puisqu'elle vient d'une autre voiture. A notre hauteur, devant la porte qui nous sépare de l'autre partie de la voiture, elle souffle et s'exclame, tout de go, la voix rieuse : "Pfiouuuu... Qui veut de ma fille? Je la donne!" J'esquisse un sourire et glisse gentiment : "Si vous saviez...". Mme M. sourit aussi mais lui lance un regard de travers. 
Cela s'est passé devant nous, fortement concernées par le sujet, chacune de notre côté. 
C'est marrant, le hasard de la vie... 
Mais quand même, que ne faut-il pas entendre! Parfois, j'aimerais être plus forte pour dire "Stop" à tout cela, à ces phrases qui paraissent anodines pour bon nombre de personnes mais qui sont atrocement douloureuses pour d'autres. Si vous saviez.



lundi 19 mars 2012

A Paris

De Paris, on entend souvent dire que c'est gris, que les gens sont peu sympathiques, qu'une odeur nauséabonde se dégage du métro, et tant d'autres choses. J'ai grandi en région parisienne et j'aime Paris (sans les transports en commun et la course le matin, ce serait parfait). A Paris, il y a des hommes qui vous proposent spontanément de porter votre valise, il y a des gens qui sourient parfois (si si!), des amis, deux cousines, une tante. A Paris, je me sens bien mais je suis toujours contente de retrouver la maison. 
Le problème dans le Lot-et-Garonne, il faut bien l'avouer, c'est qu'il manque les amis de Paris et sa banlieue, une partie de la famille, Nature & Découvertes et la Fnac bien sûr. Oui, parce que j'aimerais bien parler jusqu'à deux heures du matin plus souvent avec ma cousine, j'aimerais bien aussi pouvoir dévaliser certaines boutiques. 
Comme j'ai interdiction formelle de revenir avec une valise aussi lourde qu'à l'aller, je n'ai acheté que deux petites choses : un CD de ballades africaines et une liseuse, que je voulais depuis plusieurs mois. Vital, quoi! Il y avait aussi plein de beaux livres et jeux, de magnifiques peluches pour les enfants... Mais pour tout cela, ça attendra. Une petite voix en moi m'ordonne: "Non, ne craque pas, Elise, ne craque pas". Et j'obéis, brave petit soldat.

mercredi 14 mars 2012

Joli pays basque

Besoin de souffler, de se ressourcer et de se retrouver. 
- Chéri, on va au ski ce week-end?
- Bof. Je n'ai pas vraiment envie d'enfermer mes pieds dans des chaussures de ski. Autant j'aime skier, autant là...
- OK. Saint-Jean-de-Luz, ça te va?
- Oui.

Nul besoin de tergiverser. Il ne m'aura fallu que de quelques clics pour trouver une location. 
Nous voilà partis vendredi soir, après la journée de travail. Trois heures et demie de route plus tard, nous arrivons. Le mobil-home est vieux et minuscule. Qu'importe! Météo France a annoncé un temps magnifique, le reste nous est égal.

Voici le résumé en images.

 Une petite randonnée de bon matin, cela fait du bien!
 Vue de la pointe Sainte-Anne.



 La plage d'Hendaye. Nous n'y avons pas fait halte.
 La plage de Saint-Jean-de-Luz. 
 Saint-Jean-de-Luz.
 Jolie enseigne.
 La place de Saint-Jean-de-Luz, le royaume des enfants.

 Fabien dans le petit train de la Rhune (900 mètre d'altitude). A faire à pied 
ou en prenant le train...
 ... quand il fait chaud quoi qu'il en soit !

 Dès que je vois la mer, l'océan, je me sens libre.
Comme de jeunes amoureux, nous avons dessiné des coeurs sur le sable mouillé. 

dimanche 4 mars 2012

Tombe la pluie

Je voulais juste vous faire partager cette photographie que je trouve très belle.  Elle me fait penser à la chanson Des ricochets, qui tourne en ce moment sur les ondes. J'espère juste que les artistes qui chantent cette chanson donnent un peu de leur fortune pour ces enfants.

Bon dimanche!