dimanche 8 janvier 2012

L'idée de l'humanitaire jamais bien loin de l'adoption

"J'avais envie envie d'adopter et de sortir un enfant de la misère".
Oui, oui, parents adoptifs, adoptants, adoptés, vous lisez bien. C'est pourtant l'un des commentaires reçus à propos de mon dernier article intitulé "A vos armoires!".
J'avais déjà entendu ce genre de phrase lors d'une discussion avec une amie qui sous-entendait que l'on faisait, en adoptant, je cite, "une bonne action".

Je tiens juste à préciser que lorsque l'on adopte, on veut tout simplement fonder sa famille, "tout simplement". Simplement et égoïstement, comme la plupart des couples, nous voulons un enfant. Souvent, la nature nous en prive et alors on se dirige naturellement ou après un long cheminement vers l'adoption. Parfois on ne conçoit pas sa maternité et sa paternité autrement qu'à travers l'adoption. Mais à chaque fois, il s'agit de fonder sa famille. Loin des adoptants et des parents adoptifs l'idée d'adoption-bonne action. Loin de moi cette idée en tout cas! 

"Merci"
Les enfants adoptés sont des êtres tout ce qu'il y a de plus normal, les familles avec un enfant adopté ne sont pas des familles extraordinaires, mais les enfants adoptés ont un petit gros plus qu'il faut savoir gérer: l'abandon. Et je pense sincèrement que cela est gérable quand l'enfant a adopté sa famille, qu'il a confiance en elle, qu'il est entouré de sa famille au sens élargi, et principalement de ses parents pour répondre à ses questions honnêtement et avec les bons mots. L'enfant a besoin de parents présents pour lui, à l'écoute, et pas d'humanitaires à qui il devra dire "Merci" jusqu'à la fin de ses jours. Et franchement, je ne suis pas sûre que des humanitaires soient à même de gérer cela.
Cela m'attriste profondément qu'on puisse penser que les adoptants s'apprêtent à faire une bonne action car ce n'est pas mon cas, sinon je m'engagerais auprès d'une ONG. Je veux juste fonder ma famille, c'est tout, rien de plus. 

En revanche, même si les enquêtes sociale et psychologique ont été très difficiles à vivre pour nous, je suis heureuse, quand j'entends ce genre de discours, que ces enquêtes existent, car cela permet aux travailleurs sociaux de voir si les couples qu'ils reçoivent sont prêts à adopter et si leurs raisons sont "bonnes". Et ce n'est pas rien! Car il s'agit avant tout de l'avenir d'un enfant.

11 commentaires:

  1. Elise, Comme tu as raison !!!
    Je n'ai absolument pas l'impression d 'avoir fait "une bonne action" en adoptant, et pourtant qu'est ce que je l'entend...
    J'ai juste réalisé mon rêve, car comme tu le dis pour moi fonder une famille devait passer par l'adoption et ce depuis mon enfance...
    Tu auras toi aussi une famille tout ce qu'il y a de plus normal, mais tu devras gérer le fait que beaucoup de gens ne le perçoivent pas ainsi... c'est dommage, mais c'est la réalité !!
    Mais au moins, avec ton cheminement, ta réflexion sur le sujet, tu auras les réponses... :-))
    Bisous ***Laure***
    http://suivre-mon-etoile.blogspot.com/

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  2. Bravo Elise, il fallait remettre les choses au point...

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  3. C'est toujours un peu hallucinant d'entendre ce genre de raisonnement !
    Nous voulons juste avoir une famille comme les "autres"

    Sophie

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  4. Merci Elise, j'ai bondi en lisant ça...
    Mais comme le dit Laure, tu vas l'entendre et même quand tu réponds que très égoïstement tu as juste fondé ta famille, on te répond :"oui, mais quand même sans vous, il aurait grandi dans un orphelinat dans un pays pauvre, etc..."

    Je réponds souvent à ça que c'est ma fille qui m'a sauvé et surtout pas l'inverse...

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  5. On peux vouloir fonder sa famille "egoistement" mais aussi vouloir faire de l'humanitaire, sinon on aurait que des enfants biologiques (ormis bien sur, les cas de stérilité et d'infertilité)

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  6. Non, on ne peut pas vouloir faire de l'humanitaire en adoptant, ou alors on fait famille d'accueil, à mon avis.
    Les enfants ont besoin d'une famille, pas d'humanitaires pour "les sauver de la misère dont leur pays souffre, les pauvres". Votre enfant, cher "anonyme", l'avez-vous sauvé de quelque chose? J'imagine que non. Un enfant adopté qui arrive dans une famille doit avoir une place d'enfant de la famille à part entière et pas une place d'enfant sauvé.
    D'ailleurs, beaucoup de couples ayant un enfant biologique veulent agrandir leur famille en adoptant, et pas pour une raison humanitaire.
    Nous ne sommes décidément pas d'accord!

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  7. ma chère elise,

    ne gaspille pas l'énergie. cette personne qui n'a meme pas le courage de donner son nom ne mérite pas tant d'attention et ne connait définitivement rien à l'adoption.

    dieu merci cher anonyme vous ne souhaites plus adopter mais je ne suis meme pas sur que vous auriez eu l'agrément.

    Elise, merci pour ta pensée. je viendrais te mettre un message plus tard

    Bisous Cécile

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  8. Et surtout il y a énormément plus de couples en attente d'un enfant que des enfants adoptables en attente de parents !!!
    Ce sont donc les enfants qui nous sauvent, car eux de toute façon, s'ils ne nous ont pas, ils auront le couple suivant qui les adoptera...

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  9. Bonjour ma belle élise, j'ai bien l'impression que ces réactions doivent émaner de personne ne rencontrant pas de difficulté pour fonder une famille. D'autres je pense sont prêt et veulent fonder une famille en adoptant sans rencontrer de soucis de conception mais c'est un sujet différent même si je ne pense pas qu'ils penseraient ainsi.

    On ne se donne pas bonne conscience en adoptant, on adopte parce que l'envie de fonder une famille est plus fort que tout quel qu'en soit les moyens. Et la misère de certains de ces enfants ne s'arrêtent pas à leur pays, au matériel, il y a les blessures morales ... alors "adopter pour sortir un enfant de la misère" ne suffira pas à le sortir de sa "misère" car les blessures psychologiques ne "s'achète" pas.

    Emilie

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  10. Aurélie et Magalie ont je pense parfaitement résumé les choses en disant que c'est l'enfant (adopté ou non) qui sauve ses parents, non l'inverse.
    Courage à tous et à toutes dans ces parcours difficiles.
    Elise, je t'embrasse fort

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  11. De l'enfant rêvé à l'enfant réel; il peut y avoir ces expériences et ces conseils :

    http://www.negrelli.fr/p11_ma_derniere_realisation.html

    A voir absolument

    Claude

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