Après un mois de novembre compliqué, nous avons de nouveau une relation normale... et cela fait très plaisir! Nous allons à des ateliers Montessori non loin de chez nous et il se trouve qu'ayant reçu une formation d'éducatrice Montessori, j'interviens auprès des enfants; je leur présente notamment des ateliers. Cela a fortement déplu à Marius! C'est ainsi qu'un soir, quasiment trois semaines après le début d'un comportement que je ne comprenais pas, pendant que je passais le balai, il m'a dit :
- Maman, j'ai peur de toi.
Mon coeur n'a fait qu'un tour. En moins d'une seconde, je me suis posée mille questions, me demandant si j'étais une bonne mère pour lui.
- Pourquoi je te fais peur?
- J'ai peur de ton amour.
Et là, je me suis dit que je ne l'aimais pas bien, pas assez, pas de la bonne manière...
- J'ai peur que tu perdes ton coeur. Pas ton organe mais ton coeur d'amour.
- Ah mais ça ce n'est pas possible! Je ne peux pas le perdre! Mon amour pour toi ne peut pas partir!
- Mais quand tu t'occupes des autres enfants, je pense que tu vas repartir avec eux et me laisser là.
- Mais c'est impossible ça! Tu es dans mon coeur et mon coeur est rempli de toi, de papa, de ma maman, etc. Mais il n'y a pas de place pour les autres enfants dans mon coeur d'amour. Quand je m'occupe d'eux, ma tête est avec eux mais mon coeur d'amour, il t'est réservé à toi et à toi seul. Tu sais, nous sommes tes parents pour toujours. C'est écrit sur un papier.
- Montre-le moi, je veux le voir.
Et me voilà en train de prier pour que le papier du jugement soit dans le dossier d'adoption!!! C'était le cas : OUF!!!!
Depuis, il est serein et sait que je suis dans son coeur d'amour pour toujours : "T'as pas besoin de me le répéter, j'ai compris maman, tu sais!"
...
Enfin, il y a quelques jours, alors que nous allions passer à table, il dit tout haut:
- Père Noël, si tu m'entends, essaie de retrouver ma maman et dis-lui que je pense à elle.
S'en est suivie une petite discussion sur d'éventuelles retrouvailles plus tard et notre soutien pour des recherches s'il le souhaite. Il nous a redemandé son prénom et nous a dit qu'elle lui manquait et qu'il pensait à elle... et a ajouté que plus tard, elle sera peut-être morte et qu'il lui sera donc impossible de la retrouver.
En gros, ça cogite dur!
L'essentiel est qu'il sache que nous sommes là pour l'écouter, que nous ne le jugeons pas et que nous le soutenons et l'aiderons plus tard pour d'éventuelles recherches. Force est de constater que ça lui fait du bien de nous en parler.
En attendant, il est auteur-compositeur à ses heures! Il nous chante de belles chansons sur l'amour qu'il nous porte et qu'on lui porte... et aussi sur ses espoirs de cadeaux de la part du Père Noël!!!
...
Hier, en allant aux ateliers Montessori :
- Je suis content de faire l'école à la maison et d'aller à Montessori, parce qu'à la vraie école, j'aurais jamais appris tout ça!
Effectivement, il sait lire couramment (cela manque encore de fluidité mais il s'améliore de jour en jour), il fait des additions avec de gros nombres, sait lire l'heure, etc. Pour lui, c'est tout bon!
mais pourquoi ne pas rechercher maintenant, s'il est en demande? Plus le temps passe, plus ce sera compliqué sans parler du risque de décès...
RépondreSupprimerBH
Cher BH,
RépondreSupprimerA bientôt six ans, nous estimons qu'il est trop jeune pour prendre une telle décision. Et de fait, il n'a pas insisté. Il peut y avoir un décalage entre le désir d'avoir des nouvelles, de connaître le visage de cette maman biologique, voire de la rencontrer et la démarche de le faire! Parfois, comme là, il se pose des questions, à nous de lui répondre simplement mais avec exactitude. Plus tard, quand il aura bien réfléchi, il décidera s'il souhaite la chercher ou non. Ce n'est pas à nous d'entamer de telles recherches. C'est son histoire à lui, elle lui appartient. Nous pourrons l'aider mais je ne me vois pas initier des recherches à sa place. Effectivement, le risque de décès est là mais il ne faut pour autant pas précipiter une telle démarche qui peut être une véritable déception difficile à gérer si jeune.
Bien à vous,
Elise