Vous connaissez sans doute la chanson du duo malien Amadou et Mariam, Un dimanche à Bamako. Pour nous, c'était un dimanche à Fargues-sur-Ourbise, dans le Lot-et-Garonne, au milieu de nulle part, en compagnie des adoptants et parents réunis par l'association Enfance et familles d'adoption (EFA) du département. Un décor bien différent, je l'avoue! Ici pas de sable ni même de femmes en boubou, mais de la verdure à perte de vue et de la pluie! Rien à voir donc. C'est Fargues-sur-Ourbise, tout simplement!
C'était un beau dimanche durant lequel je n'ai pris aucune photo. J'ai juste ouvert mes mirettes et regardé tout un tas de petits bouts de chou courir, rire, jouer, faire des grimaces. J'ai regardé l'amour hors-norme porté par leurs parents. J'ai vu ce lien fort, indestructible, entre eux.
C'était un beau dimanche durant lequel je n'ai pris aucune photo. J'ai juste ouvert mes mirettes et regardé tout un tas de petits bouts de chou courir, rire, jouer, faire des grimaces. J'ai regardé l'amour hors-norme porté par leurs parents. J'ai vu ce lien fort, indestructible, entre eux.
Liens du sang, liens du coeur
En France, les autorités ne parlent que de liens du sang. Les enfants ne sont pas adoptables dès lors qu'il y a un lien avec la famille biologique... même si le contact entre les deux est néfaste pour le plus vulnérable, l'enfant. Si les hommes politique assistaient à des rencontres comme celle de dimanche, ils changeraient bien vite d'avis...
Je n'ai jamais douté de l'existence du lien du coeur et je ne renie pas le lien du sang mais, pour ceux qui en doutent encore, sachez juste que ce n'est pas l'origine du sang qui coule dans vos veines qui fait ce que vous êtes mais l'éducation que vous avez reçue, l'environnement dans lequel vous avez évolué, l'amour que vos parents vous ont insufflé... Je rêve qu'un jour cela soit admis pour tout le monde... En attendant ce jour, il y a un dimanche à Fargues-sur-Ourbise et des enfants adoptés aux quatre coins de la planète qui tordent le cou aux idées reçues sur la parentalité adoptive.
Liens du sang, liens du coeur
Dimanche donc, nous étions avec des familles, des adoptants comme nous, nous avons croisé des sourires, aperçu quelques bouderies enfantines, échangé des paroles avec des couples qui ont bien voulu partager leur expérience. C'était très enrichissant, et surtout très beau.
Voilà, j'espère juste que Fabien et moi arriverons à garder cet espoir en nous, tout au fond de nous. Souvent, je me suis demandée :"A quand mon tour?". Le vide que j'ai en moi est immense. Mais un jour, je pourrai donner mon amour à notre enfant. Rien que pour cela, ça vaut le coup d'y croire et de persévérer.
Les visages d'Anna, Lino, Léo, Camille, Clémence qui étaient près de nous au repas repassent en boucle tel un film dans ma tête. Je revois les sourires de leurs parents, la fierté du papa de Clémence adoptée cette année, les sourires accueillants des membres de l'EFA et tous les autres enfants. Ils sont tous tellement beaux!
Durant le repas, Fabien m'a glissé à l'oreille: "Dans quelques temps, nous aussi, nous viendrons avec notre enfant." Oui, promis, nous viendrons!